ℹ️ Résumé de l’article : Rhind, J. H., Dass, D., Barnett, A., & Carmont, M. (2022). A Systematic Review of Long-Distance Triathlon Musculoskeletal Injuries. Journal of human kinetics, 81, 123–134. https://doi.org/10.2478/hukin-2022-0011
Extrait
- Critères d’éligibilité des articles
- Triathlètes sur Ironman ou plus
- Rappel : 3,8 km de natation > 180km de vélo > 42,195km course à pied
- Rédigés en anglais
- Non limités par l’âge, le sexe, la date
- Triathlètes sur Ironman ou plus
- Sur 975 études identifiées : il en ressort 6 qui répondent aux critères d’inclusion
- L’âge moyen des participants est de 35,1 ans (fourchette entre 21 à 68 ans)
- Blessures de type :
- Surutilisation :
- Incidence de 37 à 91%
- Aigües :
- Incidence de 24 à 27% (et en particulier chez les non élites)
- Surutilisation :
- Qualité des études :
- Une des études satisfait à 50% aux questions de l’outil d’évaluation de la qualité2 études étaient prospectivesLes autres études sont transversales rétrospectives
- Médiocre : aucune étude n’a répondu à toutes les questions (moyenne de 46,5 % avec l’Outil d’évaluation de la qualité pour les études de cohorte observationnelles et transversales)
- Manque de littérature sur le sujet
- Surutilisation > aigu et en particulier des blessures au genou (cyclisme et course à pied)
Introduction
- Le nombre de participants en triathlon est plus élevé sur les distances sprint à Distance Olympique
- L’épreuve la plus populaire est appelée « Ironman » et il existe d’autres courses plus extrêmes comme l’Ultraman ou le Norseman
- Définition et présentation des blessures à définir pour être plus précis
- Blessures de surutilisation sont à nouveau les plus fréquentes et en particulier en course à pied
- Première revue étudiant les blessures sur la longue distance car les revues précédentes se sont concentrées sur des distances plus courtes
Méthode : critères de sélection

Figure issue de l’article : DOI: 10.2478/hukin-2022-0011
Critères de sélection
Résultats
Participants :
- 5996
- 35,1 ans
- 4 études montraient : 83% hommes et 17% de femmes
Données :
- Etudes transversales rétrospectives : 1 mois à 5 ans rétrospectivement à un triathlon longue distance
- Prospectives : période de 26 semaines via questionnaire en ligne
- Dans la tente médicale où les participants ont reçu une évaluation et un traitement des blessures pendant l’event
Incidence et prévalence des blessures
- Incidence de 75% avec au moins 1 blessure au cours d’une carrière Ironman de 6,7 ans
- 76% des participants présentaient des plaintes chroniques56% de blessures de surutilisation37% des athlètes non élites se présentaient pour des soins médicaux
- 27% de blessures aigues après exclusion des problèmes médicaux
Incidence /1000 heures d’exposition à l’entrainement ou à la compétition :
- Globale : 0,71 à l’entrainement
- Aigues : 0,97 à l’entrainement et 1,02 à la compétition
Délai de reprise au sport :
- Manque de clarté sur la différenciation entre blessures de surutilisation et aigüe dans les études
- 2 études : la blessure est une douleur ayant entrainé l’arrêt des activités d’entrainement ou de course pendant au moins une journée
- 2 autres études : la blessure est toute présentation à la tente médicale lors d’un évènement
- 2 études différencient blessure de surutilisation et blessure aigüe :
- Questionnaire sur les blessures par surutilisation du Centre de recherche sur les traumatismes sportifs d’Oslo (OSTRC)
- 4 études : selon leur localisation anatomique
Gravité selon :
- Le niveau de traitement :
- 1 – Aucun traitement2 – Traitement médical peu intensif
- 3 – Hospitalisation
- Le temps total d’arrêt d’entrainement
- Se présenter à la tente médicale :
- Allongé sur une civière à leur arrivée
- S’asseoir sans aide
- Le Score de gravité du OSTRC en fonction des zones anatomiques
Reprise d’entrainement :
- Les blessures à la hanche et au pied/cheville représentent le retour le plus long parmi les blessures de surutilisation (> 28 jours)
Diagnostics, facteurs de risque, mécanisme, diagnostic de traitement
- Diagnostic : en fonction des déclarations des athlètes et/ou des conditions physiologiques
- Facteurs de risque :
- Selon la disciplineCorrélation entre l’incidence des blessures et la durée hebdomadaire de l’entrainement et des compétitions -> incidence 6x supérieure en compétition qu’à l’entrainementEn fonction de l’âge :
- Jeunes : davantage de contusions et d’abrasions> 40 ans : 7,8% de fractures< 30 ans : 0,8% de fractures
- Le plus grand facteur de risque : les blessures antérieures
- Selon la disciplineCorrélation entre l’incidence des blessures et la durée hebdomadaire de l’entrainement et des compétitions -> incidence 6x supérieure en compétition qu’à l’entrainementEn fonction de l’âge :

Figure issue de l’article DOI: 10.2478/hukin-2022-0011 : % des blessures
- Traitement
- 51,2% des cas : aucun
- 27,6% : traitement médical peu intensif
- 21,2% des blessures : traitées à l’hôpital ou par traitement médical intensif
- 37% des athlètes avaient besoin de liquide intraveineux
- Aucune étude n’a rapporté de méthodes de traitement pour les blessures musculo-squelettiques
Blessures des athlètes Ironman d’élite/professionnels
- Taux de blessures significativement inférieur chez les élites vs non élites (attention : faible échantillon étudié)
- Taux de présentation à la tente médicale : non élites > élites
Discussion
Première étude à réaliser une revue systématique sur l’épidémiologie des blessures musculo-squelettiques chez les triathlètes longue distance.
- Manque d’études
- Manque de connaissance et de cohérence
- Rapports incohérents sur les définitions entre les études
- Blessures de surutilisation les plus fréquemment signalées tous niveaux confondus (amateurs à élites)
- Similaires chez les triathlètes de courte distance dans d’autres études (49 à 85%)
- Incidence plus élevée chez les non-élites (56 à 76%)
- Incidence de blessures de surutilisation sur longue distance de 37% vs 17% sur le distance olympique
- Blessures aigües :
- 24 à 27% longue distance
- 15 à 56% en courte distance
- Les triathlètes longue distance concourent moins que les triathlètes de courte distance affectant à priori les taux globaux de blessures
- Membre inférieur touché :
- Particulièrement le genou
- Facteur de risque prédominant pour les blessures au genou
- Chondromalacie rotulienne ; Syndrome de la bandelette ilio-tibial
- Facteur de risque prédominant pour les blessures au genou
- 2e site fréquemment répertorié :
- Douleurs lombaires/maux de dos
- Facteur de risque majeur dans les maux de dos
- Résolu par eux-même en 7 jours19% des cas : > 3 mois -> suggèrerait une pathologie discale
- 2e site fréquemment répertorié :
- Particulièrement le genou
- Prévalence des blessures :
- Course à pied > Cyclisme > Natation
- 48% du temps à vélo
- 24% du temps à courir
- 12% du temps à nager
- 16% du temps à d’autres activités (comme l’haltérophilie)
- Incidence la plus faible en natation : 5 à 12%
- Les blessures à l’épaule étant les plus courantes
- Moindre chez les élites : serait peut-être due à la qualité de l’entrainement
- Petit nombre d’études
Conclusion
- Surutilisation > aigu
- Incidence plus faible chez les élites vs amateurs
- Genou le plus fréquemment touché > dos > pied/cheville
- Course à pied et cyclisme > natation
- Run : Surutilisation
- Bike : Aigües
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